Le programme d’innovation de l’OTAN représente un milliard d’euros de capital-risque destiné aux startups du secteur de la défense.
L’OTAN, avec le soutien d’un fonds de capital-risque d’un milliard d’euros, devrait renforcer les prouesses technologiques des startups du secteur de la défense, dans le but d’améliorer les capacités militaires de l’alliance dirigée par les États-Unis et de contrer la concurrence chinoise. Lancée l’année dernière, cette initiative d’innovation répond au déficit de financement auquel sont confrontées les entreprises technologiques impliquées dans les technologies liées au militaire. Cela arrive à un moment où l’on craint de plus en plus que les startups occidentales ne disposent pas du soutien financier dont bénéficient leurs homologues chinoises.
Le fonds basé aux Pays-Bas se concentrera principalement sur des secteurs tels que l’intelligence artificielle, l’espace et la biotechnologie, avec une restriction notable sur les investissements dans les armes. Étonnamment, le recrutement pour cette initiative a connu plus de succès que prévu, suscitant un intérêt et un soutien considérables. (FT)
Vingt-trois pays membres ont rejoint le fonds, ce qui en fait le premier groupe de capital-risque « multi-souverain ». En particulier, la Suède, actuellement en train d’adhérer à l’OTAN, a l’intention d’y participer. Cependant, les États-Unis, bien qu’ils disposent du budget de défense le plus important au monde, ne se sont pas encore engagés à investir dans ce fonds. Le Pentagone surveille de près le projet et pourrait envisager de futurs investissements.
Les inquiétudes croissantes en Occident concernant les avancées chinoises dans les technologies sensibles ont stimulé des initiatives comme celle-ci. Les récentes actions américaines, telles que l’interdiction par le président Joe Biden des investissements américains dans certaines industries technologiques chinoises essentielles, reflètent cette appréhension croissante.
Le fonds de l’OTAN a réuni une équipe d’investisseurs, dont l’associé directeur Andrea Traversone, pour superviser ses opérations. Cette initiative intervient à un moment où les investisseurs en capital-risque sont de plus en plus attirés par le secteur des technologies de défense, en partie grâce au changement de perception provoqué par des événements tels que le conflit en Ukraine.
Le fonds souligne son engagement à traduire la technologie en utilisation pratique et à établir des relations avec les ministères de la Défense. En fournissant un financement de démarrage, il vise à faciliter la mise en œuvre de technologies de pointe au sein de l’alliance.
Il est toutefois essentiel de noter que le fonds évitera d’investir dans des startups impliquées dans les armes offensives ou dans des sociétés de capital-risque détenant de telles sociétés. Cette position éthique a lentement évolué aux États-Unis, où d’importants fonds de capital-risque ont commencé à allouer des capitaux à des startups travaillant sur des armes et des systèmes de défense après l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Histoire connexe : L’OTAN va lancer un fonds d’investissement et un accélérateur pour les startups de technologies de guerre