Funérailles de Jane Birkin : Après les paroles saisissantes de Charlotte Gainsbourg et Lou Doillon, le dernier compagnon de Jane Birkin a rendu un vibrant hommage à la chanteuse et comédienne lors de ses funérailles, qui se sont déroulées le lundi 24 juillet à Paris.
Le défunt compagnon de Jane Birkin a offert un touchant hommage lors des obsèques, tenues en l’église Saint-Roch à Paris le lundi 24 juillet. Devant les filles de la chanteuse ainsi que ses petits-enfants, l’écrivain Olivier Rolin a partagé le récit de leur rencontre lors d’un voyage humanitaire en Bosnie-Herzégovine.
« Jane disait que nous nous étions rencontrés dans un tank et c’était vrai, bien que ce ne fût pas exactement un tank, mais un transport blindé sur un chemin à Sarajevo en 95 », se souvient l’auteur de 76 ans. Il explique qu’ils s’étaient croisés pour la première fois au bar du Lutetia avant le départ. À l’époque, il avait pensé qu’elle serait « une star futile qui renoncerait au dernier moment ». « Mais elle n’était pas du genre à s’engager à moitié, et je ne le savais pas encore… » Entre 1992 et 1995, Sarajevo a été durement touchée par le conflit armé qui a suivi l’éclatement de la Yougoslavie et la déclaration d’indépendance de la Bosnie-Herzégovine.
Funérailles de Jane Birkin
Olivier Rolin se souvient avoir été « ébloui » par Jane Birkin, qui semblait peu impressionnée, dans une ville assiégée et bombardée. « Je n’étais pas le seul, tous les soldats français étaient amoureux d’elle. » L’écrivain se rappelle « le calme avec lequel elle faisait face à une ville en guerre, comme si elle avait toujours vécu avec le danger ». Le romancier et journaliste a exprimé sa difficulté à trouver une anecdote amusante, malgré les larmes. Néanmoins, il a raconté une autre aventure vécue avec Jane Birkin au Yémen, en 1996, sur les traces de Rimbaud, lorsque la Franco-britannique s’est dévêtue sans le vouloir devant une grande fenêtre, dans un pays où les « dessous chics » ne sont pas vraiment appréciés. Avec le courage, il n’y a qu’une autre valeur cardinale, la bonté.
Olivier Rolin « Ce ne sont pas des anecdotes que je veux évoquer aujourd’hui. Sa disparition nous appauvrit. Au-delà de l’immense affection qui avait doucement, parfois pas si doucement, succédé aux amours passées, il y avait un sentiment d’admiration. C’est peut-être solennel, c’est ce qu’elle aurait pensé, elle qui n’aimait pas les grands airs », a ajouté Olivier Rolin, devant les nombreuses personnalités rassemblées devant lui.
Deux amants aux histoires opposées L’écrivain a conclu son discours en rappelant à quel point les histoires de Jane Birkin et les siennes étaient « totalement différentes, presque opposées ». Il a également souligné le courage de sa dernière compagne face au danger d’abord, puis « dans le deuil et la maladie ». « Avec le courage, il n’y a qu’une autre valeur cardinale, la bonté. C’était si inaltérable en elle que même les gens qui la connaissaient peu pouvaient le sentir. »
Jane Birkin avait rarement évoqué sa relation avec l’écrivain et journaliste. En 2008, dans les colonnes du magazine « Elle », elle l’avait surnommé « Tiger », probablement en référence au roman d’Olivier Rolin, « Tigre en papier », publié en 2002. « C’est un chic type. Je pense qu’il traverserait la planète pour venir à mon secours si j’étais en difficulté, même aujourd’hui. » Avant sa relation avec Olivier Rolin, Jane Birkin avait été en couple avec le cinéaste Jacques Doillon, le père de sa fille Lou, et avant cela avec Serge Gainsbourg, le père de Charlotte. Le premier compagnon de la Franco-britannique était le compositeur John Barry, le père de sa première fille Kate Barry, décédée en 2013. C’est dans cette même église parisienne que Jane Birkin avait fait ses adieux à sa fille aînée. Comme sa fille avant elle, Jane B. sera inhumée au cimetière du Montparnasse.